Adieu à un ami.

Publié le par El Carlotti

Böcklin, L'Île des morts
L'Île des morts (Böcklin), Version de Leipzig (1886)

Bâtir sa vie. Humblement ou à tue-tête. Naviguer à vue dans la brume matinale. Une veste blanche aux larges épaulettes sur nos corps décharnés. Sous les képis, les os nus de nos crânes. Derrière les lunettes noires, des orbites vides. Squelettiques. Les sourires sont narquois, carnassiers. Les bras tatoués.

Naviguer à vue. L’antique carte coloniale ouverte sur la table. Des souvenirs jaunis, cornés, aux fragrances tourbées, de vieux rêves d’explosifs aujourd’hui immergés. Le bruit des bars, des jeux, des cigarettes allumées. De la fumée sans feu (et d’omelettes sans casser des œufs !!!). Le vert de nos envies aux tréfonds de nos puits. D’une larme s’éclaircit lorsque l’on quitte un ami.

(2014)

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